Le 10 février 2022, la CNIL a mis en demeure un gestionnaire de site web pour son utilisation de Google Analytics. Pourquoi ? Car Google transfère les données aux Etats-Unis. A partir de là, c’est directement la solution Google Analytics qui est concernée. Retrouvez ici les raisons de la non-conformité de Google Analytics, les conséquences et également des solutions qui s’offrent à vous pour vous mettre en conformité.
Les raisons de la non-conformité de Google Analytics pour la CNIL
La CNIL a reçu plusieurs plaintes de la part de l’association autrichienne NOYB qui lutte pour la protection des données personnelles. Ce n’est pas moins de 101 réclamations dans les 27 Etats de l’UE et 3 Etats de l’espace économique européen. La CNIL a analysé les conditions de collecte des données de Google Analytics et le transfert vers les US. La Cours de Justice de l’UE avait invalidé le Privacy Shield pour les risques d’utilisation de ces datas par les services de renseignement américains.
La CNIL a donc statué sur le manque d’encadrement actuel. Il existe un risque pour les sites français qui utilisent Google Analytics en violation de l’article 44 et au regard de la RGPD. La CNIL a donc mis en demeure Google Analytics pour se mettre en conformité avec la RGPD dans un délai de 1 mois.
Les conséquences pour les utilisateurs de Google Analytics
Cette annonce a entraîné une multitude d’interrogations car Google Analytics est de loin le gestionnaire de mesure d’audience le plus utilisé en France. Il est gratuit, simple et compatible avec un large spectre d’API et notamment Google Ads.
Cette annonce signifie qu’il est désormais OBLIGATOIRE de demander de consentement de l’internaute pour déclencher la mesure d’audience par Google Analytics.
La conséquence ? Nous constatons chez nos clients que la mise en place de la demande de consentement entraîne une perte de 70% du volume de datas collectées sur Google Analytics. Toutes les entreprises ayant eu l’habitude de collecter des données “fiables” via Google Analytics se retrouvent donc directement impactées par cette annonce.
La recommandation de la CNIL
La CNIL recommande de privilégier des outils d’analyse d’audience qui servent uniquement à fournir des données statistiques anonymes. Cela permet alors de s’exempter de la demande de consentement (internaute anonymisées = pas de bannière). La CNIL a d’ailleurs mené des enquêtes afin de créer une liste d’outils de mesure d’audience conforme aux exigences de la RGPD.
Que va devenir Google Analytics ?
Concernant sa solution la plus connue “Google Analytics UA”, Google a tranché et a annoncé la fin de cette solution qui n’a pas la possibilité de rendre anonyme les IP des visiteurs. Ainsi, à partir de juillet 2023, vous ne pourrez plus utiliser Google Analytics UA. Vous avez également jusqu’à cette date pour exporter votre historique de datas.
Google a lancé depuis 2 ans environ sa solution Google Analytics 4 (GA4), peu suivie par la communauté. Cette version de Google Analytics n’est pas encore dans la liste des outils RGPD compliant de la CNIL. La problématique de l’obligation de consentement reste donc la même.
On conclue ?
La mise en demeure de Google Analytics par la CNIL a été un véritable séisme dans l’univers de la collecte de datas. L’obligation de consentement pour déclencher les cookies analytics a surtout entraîné une grande perte de collecte des datas alors que nous avions l’habitude de piloter nos investissements grâce à l’analyse des visiteurs sur notre site.
Mais l’opportunité aujourd’hui n’est t-elle pas dans le respect de la vie privée ? Dans la collecte de datas anonymisées ?
Il est important de se mettre en conformité, mais sans perdre vos datas ! Le défi est de trouver la solution de mesure d’audience conforme aux règles de la RGPD et la plus cohérente par rapport à vos besoins de mesures. Nous avons déjà testé la solution Matomo, ayant un bon rapport qualité/prix et permettant aussi de récupérer l’historique de vos datas Google Analytics pour pouvoir faire des comparaisons. Pas mal non ?
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